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Le rejet dans l'église

6 Novembre 2007 , Rédigé par Pasteur Christophe Deville Publié dans #Vie d'église

 

Il est des mécanismes spirituels qui sont indispensables pour qu'une église vive selon la volonté de Dieu. Ces mécanismes spirituels paraissent, à première vue, s’opposer au concept de démocratie. (On dit souvent, et en quelque part, c’est vrai, que l’église n’est pas une démocratie, mais une théocratie. C’est Dieu qui décide, ainsi que ses représentants).
 
Pourtant, la démocratie est une forme d'organisation spirituelle qui existe bien dans la bible, ou chacun peut trouver le mieux que possible sa voie. C'est ce que l'on constate, par exemple, dans le passage du livre des nombres, au chapitre 3. Dieu est sur le point d'investir les lévites, qui vont être à son service. En faisant le dénombrement des lévites, le peuple s'aperçoit qu'ils sont au nombre de 22 000 tandis qu'il y a un surnombre de 22 273 familles en israël. Dieu demande au peuple de payer une compensation aux lévites pour le service qu'ils vont rendre. Cette compensation signifie une chose très importante : Si c'était en fonction uniquement de leur appel que les lévites servaient Dieu, il n'y aurait pas eu de compensation. Mais Dieu désire que le Peuple entier soit à son service et soit REPRÉSENTÉ. Ici, nous ne sommes pas loin d'une assemblée représentative ! Cela a son importance, car cela appuie le fait que ce n'est pas seulement une catégorie de personnes qui est au service de Dieu mais tous. Sinon, nous serions tous des clônes. D'ailleurs, il est notable que dans le livre du prophète Zacharie, les cloches des animaux domestiques portent l'inscription "sainteté à l'Eternel". Jusqu'alors, seuls les ustensiles pour le culte portaient cette inscription et étaient "mis à part" pour le service divin. Dans la nouvelle alliance, la prophétie de Zacharie est accomplie et il n'est plus question d'avoir seulement quelques ustensiles pour le service, mais même les choses les plus insignifiantes à nos yeux sont consacrées. Inversement, nous ne pouvons plus prétendre que certaines choses sont exclusivement au service de Dieu.
A présent, nous pouvons nous poser la question de savoir, de nos jours, la raison pour laquelle un joug particulièrement lourd peut parfois peser sur les épaules du chrétien qui est étiqueté "hors normes" du fait de sa situation sociale. Tous d'abord, nous devons constater qu'en effet, cette distinction est importante. Car, s’il n'y a pas de "hors norme", il n'y a pas de norme. S'il n'y a pas de cadre, il n'y a pas de liberté.
Cela me fait penser à une expérience menée parmis les enfants en angleterre : on avait retiré les grillages qui entouraient des écoles primaires. Tant qu'il y avait les grillages, les enfants occupaient tout l'espace qui leur était imparti, jusqu'au grillage. Une fois le grillage enlevé, les enfants se massaient plus vers un centre intérieur de la cours et se déplaçaient moins librement.
Nous ne pouvons agir qu'en ayant conscience des cadres et des réalités dans lesquelles nous sommes. Maintenant, comment définir une église qui serait une église qui respecte chaque membre du peuple de Dieu dans le fait que chaque individu représente le Christ ici-bas. Dans une telle église, on se doit d’afficher l'égalité des droits pour tous. Mais c'est là où il faut être conscient que au-delà de cet affichage, les mécanismes spirituels (qui sont très complexes) sont là et vont mettre une certaine partie des membres de l’église en situation de déviance, de marginalité et donc de souffrance et en exclusion. On ne peut pas échapper à cela ! D'ailleurs, Jésus disais qu’il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus). En fait, tout au long de son ministère, c’est ce contre quoi Jésus s’est opposé. Il a appuyé le droit pour tous envers, par exemple envers la femme adultère, ou encore envers la femme samaritaine. En effet, dans l'évangile selon Jean, aux chapitres 4 et 8, Jésus ne condamne aucune de ces personnes. Ce n'est pas un laxisme de sa part, mais Jésus apporte une bonne nouvelle, celle du pardon et de la repentance. Il est important de comprendre que la repentance n'est pas LE vecteur du salut, mais l'élément indispensable qui nous permet de nous saisir du pardon.
 
A ce point de notre réflexion, comment pourrait-on définir une église qui respecterait ces valeurs démocratiques qu’on retrouve dans la bible et prêché par Jésus (c’est à dire, l'égalité des droits pour tous).
 
Le premier principe est que ce ne soit jamais les mêmes qui soient pris dans ces mécanismes là !
Si je dis qu'il y a 80% des membres de l’église sont bénis, à un temps donné, et que les 20% exclus sont toujours les mêmes, je ne suis pas dans un système équitable. Parce que, c'est un système, une église qui choisit ses exclus. Un de mes amis pasteurs en région parisienne me disait que lui, ne faisait jamais d'évangélisation dans la rue parce que sinon, il attirait dans son assemblée, les rebus de la société, et "son" église ne pouvait pas alors progresser selon ses plans. Je crois que l'évangile doit être prêché à tous, et on peut facilement rejeter une personne en l'étiquetant de "non conforme". 
 
 
Le deuxième critère se situe au niveau de définition de l’Eglise. Il s'agit pour l’église de mettre en place des procédures qui peuvent permettre à une personne qui a été prise dans ces effets de systèmes de transformer sa situation et de revenir, si elle le souhaite, dans une situation de moindre souffrance, et, peut-être, au niveau de « la norme ». C'est là, selon nous, la place du chrétien et du responsable.Le rôle du responsable, ce n'est pas d'avoir comme fonction de ramener le déviant dans la norme mais d'avoir comme fonction de conscientiser avec la personne qui est mise en exclusion et de travailler avec elle, avec des outils de transformation de sa situation actuelle. C'est exactement ce qu'on fait (ce qui devrait être fait) dans ce schéma spirituel de "métanoïa". Ce n'est pas un changement de comportement premièrement mais de mentalité avec la personne. Ce n'est en aucun cas forcer la personne à revenir dans une norme. Jésus disait à ses disciples « vous aurez toujours les pauvres avec vous ».
 
La personne normale, ce n'est pas celle qui fonctionne qu'avec la normalité mais c'est celle qui est capable de fonctionner avec tout le spectre des possibles tout en sachant où situer la norme et où situer le hors-norme.
 
Certaines personnes ne peuvent se sortir de situation qu'en s’ouvrant sur une autre réalité !
 
Conclusion
La Parole de Dieu n’est pas une règle de devoirs et interdits.  Romains 3:19 nous enseigne que nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit  reconnu coupable devant Dieu. De même, Moïse nous a communiqué en Deutéronome 31:26 Prenez ce livre de la loi, et mettez-le à côté de l'arche de l'alliance de l'Eternel, votre Dieu, et il sera là comme témoin contre toi.
 
 
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