Carnaval : Festival de la chair
La fête de Carnaval est un ancien rituel célébrant le renouveau de la nature, la résurrection et la réjouissance. L’origine du mot est controversée, et on trouve des étymologies quelque peu farfelues. Attachons-nous donc à sa signification, au sens qu’on lui donne et la célébration moderne, telle qu’on la trouve aux Antilles, mais aussi en Europe et de part le monde.
La Période Saïte (Égypte, 26ème dynastie) – 600 av. J.-C.
On retrouve des traces de ce rituel déjà dans l’ancienne Égypte, au 7ème et 6ème siècle avant notre ère (c’est à peu près la période du roi Josias). On célèbre ce qu’on appelle « Le Messager », l’ère de prospérité. La différence est seulement dans la période. On célèbre ce rituel en Juin-Juillet, lors du cycle de l’inondation du Nil. Le fleuve fait venir sur ses berges un limon noir dont les hommes se badigeonnent le corps et défilent. Ils portaient à leur ceinture des gourdes remplies d’eau, symbole de vie et de renouveau.
Les Bacchanales (Romaines) – 300 av. J.-C.
C’est surtout de ce rituel que nous vient le carnaval actuel. Les Bacchanales étaient une période de licence totale où ont y mêlait de nombreuses traditions étrangères. Une fête culturelle qui proposait de nombreuses représentations théâtrales, organisées comme un service cultuel. On s’adonnait à l’ivresse publique, aux licences sexuelles de tout ordre et aux excès de table. On pensait que ce défoulement permettait un exutoire qui pouvait apporter un apaisement à la cité, mais suite à une période particulièrement violente de la part de jeunes, on décida d’interdire les Bacchanales aux jeunes de moins de vingt ans. En 186 av. J.-C., le pouvoir public réprima ces débauches et mis à mort pas moins de 7000 participants, à Rome.
L’ère Chrétienne.
Des éléments de ce rituel se retrouvent à moindre dose dans le pré-catholicisme et à l’ère du haut moyen-âge. (300 ap. J.-C.). Le catholicisme, au lieu de réprouver ces pratiques païennes, va les récupérer et tenter de leur donner un sens nouveau : une période de permission avant le temps de Carême. D’ailleurs, certains font le lien entre l’expression latine « Carne Levare Levamen » (lever la chair) et « Carnaval ». Mais comment comprendre « Carne Levare Levamen » ? Doit-on voir dans le Carnaval, l’enlèvement de la chair qu'on trouve les repas, (préfiguration du Carême), mais alors, dans ce sens, le Carnaval serait un temps d’abstention (or, il ne l'est pas !)... ou bien plutôt un Festival de la Chair, une élévation du charnel, dans tout ce que cela comprend ?!
Aujourd’hui.
Ne nous y trompons pas. Aujourd’hui encore, certains sociologues défendent l’idée selon laquelle le Carnaval antillais, ou plutôt aux antilles françaises, serait un défouloir permettant à notre société de décompresser afin de ne pas sombrer dans la violence. Cependant, les statistiques de ces dernières années démontrent que loin d’apaiser les esprits, on assiste, après la période de carnaval, à une monté de violence et de crimes notoires. David (1 sam. 25:14) lorsqu’il épargna Saül dans la caverne de Macpéla reprenant un ancien proverbe s’est écrié : « C’est des méchants que vient la méchanceté ». Par cela, il signifie que c’est du cœur de l’homme que viennent les mauvaises actions. Aussi, mon frère, ma sœur, n’imagine pas pouvoir te lever, danser aux rythmes effrénés des traditions locales, et pouvoir, après cela, entrer dans le sanctuaire pour servir Dieu. On ne peut servir deux maîtres.