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Thèse 28 - Les 95 Thèses de Martin Luther

9 Août 2016 , Rédigé par Pasteur Christophe Deville Publié dans #95 Thèses

INTRODUCTION

Jusqu'à présent, Martin Luther était resté factuel dans la dénonciation des erreurs qu'il constate dans la piété traditionnelle et la pression exercée par les riches Cité-États comme Florence sur le Vatican. La thèse 28 relève le niveau de dénonciation avec des termes très colorés :

 

THÈSE 28 « Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent résonne, l'avarice et la rapacité grandissent. Quant au suffrage de l'Église, il dépend uniquement de la bonne volonté de Dieu ».

COMMENTAIRE :

En préalable, il est important de définir ce qu'est un suffrage, dans la théologie traditionnelle. En effet, au XXème siècle, le terme a été récupéré, utilisé et est reconnu aujourd'hui comme définition d'un système de vote, mais le terme employé en théoligie désigne tout autre chose. Dans l'Antiquité romaine, un suffragium est un tesson de poterie (il vient du verbe frangere : "briser"). Ces tessons servaient à exprimer un vote. Au Moyen-Âge, un suffrage est un avis, un jugement ou une déclaration favorable de son opinion, un moyen d'exprimer oralement ou physiquement son soutien envers un tiers. C'est dans ce sens que Luther utilise se terme : À son époque, un suffrage représente tout moyen pour déclarer et faire advenir une vérité biblique et la manifester en tant que réalité. Le Concile de Florence de 1439 (session 10) affirme ceci : 

"Nous déclarons que les âmes des véritables Pénitents, morts dans la charité de Dieu, avant que d'avoir fait de dignes fruits de pénitence pour expier leurs péchés de commission ou d'omission, sont purifiés après leur mort par les peines du Purgatoire, et qu'elles sont soulagées de ces peines par les suffrages des Fidèles vivants, comme sont le Sacrifice de la Messe, les prières, les aumônes et les autres œuvres de piété, que les Fidèles font pour les autres Fidèles"

Or, Luther affirme que l'intercession de l'Église n'est pas au dessus de la bonne volonté de Dieu. Ce qui signifie que ce n'est pas l'Église qui dicte ce que Dieu doit faire mais Dieu qui a tout le contrôle. Par cela, il dénonce le fait que l'Église occupe la place que Dieu devrait occuper. Aujourd'hui, certains théologiens dénoncent aussi cette déviance (à laquelle on a donner le nom d' "églisianisme" qui met plus l'accent sur l'institution religieuse que sur Dieu.

Thèse 28 - Les 95 Thèses de Martin Luther
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