Thèse 35 - Les 95 Thèses de Martin Luther

INTRODUCTION

Dans la thèse 35, Martin Luther reste bien assis sur les fondations bibliques afin de dénoncer les erreurs théologiques de son époque concernant le commerce du salut. 

THÈSE 35 : « Ils prêchent une doctrine antichrétienne ceux qui enseignent que pour le rachat des âmes du Purgatoire ou pour obtenir un billet de confession, la contrition n'est pas nécessaire ».

COMMENTAIRE :

Martin Luther utilise des concepts théologiques élaborés par Thomas d'Aquin lorsqu'il évoque le thème de la contrition. Dans sa Somme Théologique, Thomas d'Aquin propose que le croyant manifeste sa contrition par un acte de prière. Il sera alors question d'acte de contrition. Jusque là, rien à redire. L'acte de contrition n'est pas perçu, chez Thomas, comme une oeuvre. C'est une prière, une démonstration visible de ce qui s'est passé intérieurement : un regret. Pour Martin Luther, c'est important, car cette vérité reprend l'énoncé biblique qu'on trouve chez  l'Apôtre Paul dans l'épître aux Romains (10:9-10) : 9 Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. 10 En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut" . Or, certains enseignants affirmaient que si le croyant donne de l'argent au prêtre pour que celui ci procède à une cérémonie, ou un acte, ou une prière en vue du pardon du péché : cela était suffisant pour que le croyant soit pardonné. C'est un détournement de la pensée de Thomas d'Aquin. On comprend que rapidement, un commerce s'est développé dans le but de subvenir à certains projets de construction et que certains en on profité. On notera l'exemple du célèbre (à l'époque) Prêtre Johann TETZEL qui élabora avec ingénierie tout un système permettant à l'Église de recevoir de l'argent avec le moyen de cette pratique de la vente des indulgences.