Le Modèle Educatif Selon Jean Calvin.
Bonjour à chacun et merci pour vos nombreux encouragements dans l'oeuvre de réformation que nous avons entrepris ! Alors que la "lettre aux éducateurs" de Nicolas Sarkozy a été envoyé à
beaucoup d'entre nous, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec la vision que Jean Calvin a eu pour la France et la francophonie, en matière d'éducation.
Un peu d'histoire...
Jean Calvin est né en 1509 à Noyon. Il fit ses études de droit au collège Montaigu à Paris ainsi qu’à Bourges où il put connaître les idées sur la réforme. À la mort de son père, Calvin adhéra
complètement aux idées relatives à la réforme, cela quand il se mit à étudier les lettres et la théologie. C’est en lisant les ouvrages de Luther qu’il décida d’étudier la théologie. Il fut nommé
pasteur en 1539 à Strasbourg et professeur de Théologie. Calvin devint un grand organisateur de la Réforme française. En 1541, alors qu’il est de retour à Genève après son exil imposé par les
autorités civiles de l’époque, il adhère à l’idée selon laquelle la Bible est seule source d’autorité. Malgré quelques résistances à Genève, Calvin réussit à imposer sa conception de la réforme :
la Sola Scriptura . Il crée une Académie qui forme des pasteurs, des docteurs, des diacres et anciens, utiles pour la vie de l’église protestante. Le personnel de l’Église calviniste n’a pas le
même statut que les prêtres romains. Le pasteur par exemple est un laïc parmi des laïcs. Calvin étudia les deux testaments de la Bible, cela, souvent à la lumière des écrits de Saint Augustin. Il
meurt en 1564, en laissant une œuvre considérable derrière lui, composé de commentaires sur le nouveau et l’ancien testament, « un grand nombre de traités et opuscules en relation avec les
différents aspects de la Réforme, des Sermons sur les Épîtres de saint Paul, etc. ».
Un modèle éducatif.
Nous devons comprendre un point important ici et c'est François Guizot qui nous éclairera. Né à Nîmes en 1787, il est élu en 1836 à l’Académie Française. Guizot mène une double
carrière d’homme politique et d’historien. Il prend une part active à la révolution de 1830 et devient ministre de l’Intérieur [1830] puis Ministre de
l’Instruction Publique de 1832 à 1837. C'est à lui qu'on doit la loi du même nom [Loi Guizot de 1833] sur l’enseignement primaire qui accorde la liberté de l’enseignement et fait
obligation à chaque commune d’ouvrir une école. Certaines personnes feront le rapprochement entre son discours et le tout récent discours de son successeur en ce qui concerne le « socle de
connaissances ». Mais ce qui attire notre attention c'est qu'en tant que Ministre de l'Éducation, tout en gardant sa casquette d'historien, son système de réforme sera celui d'Alcuin. Dans son
cours d'histoire de l'éducation, Guizot tient pour établi « que, du Vème au VIIIème siècle, la décadence a été, dans la Gaule Franque, constante, générale ; qu’elle est le caractère essentiel du
temps, et ne s’est arrêtée que sous le règne de Charlemagne ». Or, c'est précisément la vocation dont ce sens investi Jean Calvin qui, précisons-le, a opté pour le
nom de Calvin, pour l'anagramme qu'il constituait avec le nom d'Alcuin [en Latin Calvinvs est l'anagramme d'Alcvinvs]. La doctrine des réformés radicaux est donc
confessante. Nous terminerons donc en citant la conclusion de la "lettre aux éducateurs" du Président qui constate que "Chacun d’entre vous, je le sais, mesure l’importance du défi que nous avons à relever.
Chacun d’entre vous comprend que la révolution du savoir qui s’accomplit sous nos yeux ne nous laisse plus le temps pour repenser le sens même du mot éducation. Chacun d’entre vous est conscient
que face à la dureté des rapports sociaux, à l’angoisse devant un avenir de plus en plus vécu comme une menace, le monde a besoin d’une nouvelle Renaissance, qui n’adviendra que grâce à l’éducation. À nous de reprendre le fil qui court depuis l’humanisme de la Renaissance jusqu’à l’école de
Jules Ferry, en passant par le projet des Lumières.
Le temps de la refondation est venu. C’est à cette refondation que je vous invite. Nous la conduirons ensemble. Nous avons déjà
trop tardé.