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Shoah et Esclavage

11 Mai 2008 , Rédigé par Pasteur Christophe Deville Publié dans #Éducation

En février 2008, Nicolas Sarkozy proposait que la Shoah soit enseignée à l’école primaire, au CM2. La Shoah se réfère au génocide, ou l’extermination physique par le nazisme de près de 6 millions de juifs pendant la seconde guerre mondiale. Le terme d’Holocauste est également utilisé  pour désigner cet événement. A cette annonce, l’historienne Esther Benbasse, de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, à la Sorbonne, écrit dans le journal de l’humanité du 16 février 2008 qu’ « enseigner la Shoah par l’émotion produira plus d’oubli que de mémoire » :

« J’ai du mal à comprendre les motivations du chef de l’État. Celui qui lui a soufflé l’idée ne semble pas avoir réfléchi sérieusement aux modalités de la transmission d’un cataclysme tel que la Shoah, et encore moins aux effets pervers de l’émotion, qui produit davantage d’oubli que de mémoire pérenne ».

 

Samedi 10 mai, le Journal du Dimanche  notait la déclaration du chef de l’état qui annonce que l'histoire de l'esclavage serait enseignée à partir de la rentrée prochaine dans le primaire dans le cadre des nouveaux programmes : « Cette histoire doit être inscrite dans les manuels scolaires afin que nos enfants puissent comprendre ce qu'a été l'esclavage, afin que nos enfants puissent mesurer les souffrances que l'esclavage a engendrées, les blessures qu'il a laissées dans l'âme de tous ceux que rien ne peut délier de ce passé tragique ».

Comme le dit Esther Benbassa, la question qui se pose est de savoir ce qui reste de l’émotion dans la durée chez un enfant de dix ans. Certes, la raison et l’émotion sont compatibles, mais la seule émotion ne suffit pas pour comprendre les monstruosités que des régimes politiques sont susceptibles de produire, à certains moments de l’histoire, souvent devant l’indifférence générale.

En effet, le fait d’enfermer une catégorie de personne dans un rôle de victimes me semble produire un effet contraire à celui espérer.




En fait, ces réalités historiques soulèvent des questions importantes qui s’inscrivent dans une éthique sociétale. Selon moi, c’est à ce niveau là qu’il s’agit d’enseigner les enfants afin de résorber l’individualisme qui caractérise notre société. Un enseignement éthique et un cours d’histoire des religions seraient donc sans doute l’une des meilleures réformes afin de conscientiser nos enfants à ces réalités inscrites dans les parties le plus sombres de chaque individu.

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