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retour sur l'après crise

26 Avril 2009 , Rédigé par Pasteur Christophe Deville Publié dans #Éducation

Retour sur l’après crise aux Antilles. La crise que nous avons rencontrée est une crise sociale de grande ampleur qui a revêtu plusieurs caractéristiques 1/ Elle a semblée soudaine, 2/ Elle s’est élargit très rapidement, 3/ Elle a été reconnue comme légitime. Cependant, plusieurs croyants se sont opposés à ce mouvement, puisqu'il sagissait de répondre à la convoitise du diable. Hier, j’entendais qu’en Europe, la Reine d’Angleterre avait décidé de réduire ses dépenses. On peut s’interroger sur les conséquences : si tout le monde décide de moins consommer, les producteurs de bien et de services se retrouvent dans des difficultés et doivent fermer « boutique ». Est-ce bien ? Est-ce mal ? Pour les Antilles, il faut comprendre que depuis 50 ans, nous vivons dans un système économique ou ce n’est pas la sous-production qui peut faire émerger une crise. La capacité de l’homme à produire est conséquente (cela, pose d’autres problèmes comme la durabilité des biens produits). Si le système tombe en panne, ce n’est pas par un manque de production ! ça, c’est un fait nouveau dans notre société postmoderne hyper technologique !

C’est le non achat des biens disponibles qui peut produire cette panne. En accord avec le constat que fait la Bible sur notre époque (c’est prophétique), nous comprenons que le développement d’un pays ou d’une région ne se produit qu’à l’excitation du désire d’achat ! Le système dit que si physiquement et physiologique, l’homme est limité, par contre, à travers un mode de vie, nous sommes incités à une consommation excessive. Par exemple : il nous faut 60 chemises, 6 paires de lunettes, etc... Ce qu’il faut comprendre, c’est que la disponibilité du bien n’est pas liée à l’usure du bien mais à l’usure de la « mode ». La consommation est au cœur de notre système social. Pour nous, aux Antilles, un nouvelle ethos politique et social est apparu : celui qui ne participe pas à la consommation se sent exclus (n’est-ce qu’un ressenti ?) C’est cela qui a été au centre des revendications : « on veut être partie prenante, et participant de la société ». La consommation est au cœur du système. Consommer est aussi un mode de « reconnaissance ». La revendication n’était pas seulement un désir d’avoir plus de bien matériel ! Cette revendication avait une représentation social de fait de consommer : A travers la consommation, on expose l’être qu’on veut présenter aux autres. La consommation devient l’axe fondamental de l’existence sociale. La consommation est aussi une action majeure, car l’anéantissement de notre capacité de production fait qu’il n’y a pas d’autre lieu ou se poser face au regard des autres. C’est donc le reflet d’un besoin d’expression de la nécessité d’exister. Or, se droit d’existé a été refusé par la situation économique. Cela dépasse donc le seul aspect économique ; nous sommes bien dans le social ! Les éruptions de violence, pendant la crise ont ciblés les lieux de consommation. L’occasion a été donné à certains (et les jugements a montré qu’il s’agissait de monsieur « toutlemonde ») d’exister à un autre niveau.

Mais il y a un espoir ! La population a exprimé son désarroi, sa révolte et le désir de se reconstruire autour d’autres priorités ! Ce malaise et ce mal-être donnent l’occasion de se repenser différemment ! Comme nous le prêchons, il est temps de redéfinir le concept de travail, d’activité et d’emploi. Nous devons sortir de cette situation de « citoyen spectateur » au sein de laquelle nous avons peut être été enfermés. Ce qui s’est passé va beaucoup plus loin qu’une simple revendication matérielle ! C’est le besoin de s’interroger sur notre existence. Un désire commun de faire autrement.

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