évangéliser avec les dons spirituels
Il y a de nos jours comme dans les évangiles et les actes des apôtres de belles conversions qui se situent dans le contexte d'une expérience de puissance dans la
vie de la personne. Nous ne sommes Pas à court d'exemples bibliques tel que le démoniaque gadaréen (Marc 5), l'aveugle (jean 9) ou encore le geôlier de Philippe (Actes 16).
Dans chaque cas, a eu une oeuvre surnaturelle
vécue par l'inconverti et une participation humaine (celle de Jésus dans les deux premiers et Paul dans le dernier). Le démoniaque était dans un état désespéré. Plus rien ne pouvait être fait
pour lui humainement parlant. Imaginez quelques instants que vous vous retrouvez face à lui lors d'une visite au cimetière pour fleurir une tombe. Que faire ? Est-ce que vous essayeriez de lui
parler pour qu'il donne sa vie à Jésus ? Est-ce que vous lui donneriez une invitation pour le culte de l'église ? (Un homme nu qui hurle n'est pas ce qu'il y a de mieux pour vivre un culte béni
!) Peut-être devant un tel homme la réaction de beaucoup serait «sauve qui peut» en sortant du cimetière en courant, et cela se comprendrait parfaitement. Il est évident que la conversion d'un
homme dans un tel état catastrophique nécessitera obligatoirement une délivrance. L'aveugle-né assis près du temple à Jérusalem aurait pu se convertir sans la guérison de ses yeux, mais Jésus a
dit aux disciples que son aveuglement était une occasion de voir la gloire de Dieu se manifester. Suite à sa guérison complète, l'homme témoigne et chahute les pharisiens hostiles. Avec la vue il
a reçu du cran. Je crois que des larmes remplissaient ses yeux nouveaux, lorsqu'il déclara à Jésus : «Je crois, Seigneur» et qu'il l'adora. La troisième personne, un geôlier, a de toute évidence
une vie tranquille. Il est de service, parfois le jour, parfois la nuit. Un soir il s'installe comme il l'avait fait depuis des années. A priori il n'est pas du tout concerné par l'évangile. Il a
deux prisonniers qui sont un peu spéciaux, ni voleurs, ni assassins, simplement là parce qu'ils ont troublé l'ordre publique avec une question religieuse. Franchement, quand on est geôlier à
Philippes et que la nuit arrive on s'en moque ! Il entend chanter et ferme les yeux. Tout à coup la prison se met à trembler violemment. Les portes des cellules s'ouvrent. Le geôlier qui faisait
de beaux rêves se réveille, confus et paniqué. Il est certain que tous les prisonniers se sont évadés et que cela est de sa faute. Il va perdre son travail, il en est sûr, on le mettra
Probablement en prison, quelle honte pour sa famille ... Son monde s'écroule, et la seule solution qu'il entrevoit est : le suicide. Mais Paul, comme un pompier qui arrive à l'heure, intervient,
et la vie de cet homme est sauvée. Les choses ne pourront jamais plus être comme avant. La suite est glorieuse, Avant la fin de la nuit, lui, sa femme et tous ceux qui habitaient sous son toit
ont entendu l'évangile, se sont convertis et en plus ils ont été baptisés. Pas de demi mesure avec Paul.
I. Détourner le regard sur soi et le refixer sur Dieu LE REGARD QUI DONNE LA VIE.
Quelle est la responsabilité humaine dans les miracles et oeuvres surnaturelles bibliques, déjà cités ? Premièrement : refixer l'attention de la personne sur Dieu. Devant l'aveugle les disciples
avaient des explications fondamentalement négatives, repliant la personne sur elle-même et sur le passé. Ils voyaient l'infirmité comme étant la punition de Dieu pour les péchés, soit des
parents, soit de l'homme lui-même. C'est un piège dans lequel beaucoup de chrétiens tombent, celui d'essayer d'expliquer les malheurs de la vie par la présence de péchés cachés. Non seulement ils
risquent de ne pas apporter de réponse au besoin de la personne, mais en outre, ils risquent de culpabiliser la personne déjà souffrante. De plus, le chrétien qui raisonne devant l'adversité de
cette façon montre qu'il vit dans la mentalité de l'ancien testament où le jugement de Dieu tombait immédiatement, plutôt que dans celle du nouveau testament où Dieu est patient et réserve son
jugement pour le dernier jour. Jésus a refixé l'attention, non seulement des disciples, mais également de l'aveugle, sur Dieu : «Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin
que les oeuvres de Dieu soient manifestées en Lui » (Jean 9.3). Reconduire le regard de la personne sur Dieu est essentiel pour que Dieu puisse se manifester. Quelqu'un qui passe par une épreuve
pénible ne voit qu'elle. Quand on a un bouton sur le nez, on ne voit que lui en se regardant dans un miroir. Le besoin semble si grand et Dieu semble si loin. La prière est plutôt une angoisse
exprimée avec un «Amen» au bout. La foi est très peu présente, car tout ce qui est vu, c'est le problème et pas le Dieu qui peut puissamment répondre. Ainsi, la première responsabilité du
chrétien, c'est de détourner le regard de la personne de lui-même pour avoir les yeux sur Jésus.
II. Agir avec Audace : LE SAINT-ESPRIT ET MOI.
Le rôle du chrétien ne s'arrête pas là. La seconde étape demande
la foi et l'audace ; les expériences de puissance dans les cas du démoniaque et de l'aveugle ne sont pas souverainement tombées du ciel. Elles se sont produites lorsque Jésus a communiqué
l'onction et la puissance du Saint-Esprit qui était en lui. Voilà un réel défi pour le gagneur d'âmes. C'est la différence entre attendre le miracle qui tombe souverainement, et apprendre comment
libérer et communiquer la puissance de Dieu. S'il y a une vérité de la vie chrétienne plus théorique qu'acquise pour la plupart des chrétiens, c'est le fait que le Saint-Esprit demeure en nous.
Une fois de plus nous souffrons d'une mentalité «ancien testament» où le Saint-Esprit descendait ponctuellement sur une personne. Le nouveau testament enseigne clairement que le Saint-Esprit
demeure à l'intérieur du chrétien né de nouveau et baptisé de l'Esprit. En parlant de cette dimension divine Jean écrit : «Pour vous, l'onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous » (1
Jean 2.27), Paul l'exprime de cette façon : «Or, à celui qui peut faire par la puissance qui agit en nous infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Ephésiens 3.20). Une fois
libérées cette onction et cette puissance qui agissent en nous peuvent produire des oeuvres surnaturelles au nom de Jésus. Pierre, en libérant cette puissance qui était en lui par le
Saint-Esprit, a dit au boiteux : «Je n'ai ni argent, ni or, mais ce que j'ai, je te le donne, au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche » (Actes 3.6). Il savait ce qu'il possédait.
La prière qui communique cette puissance du Saint-Esprit n'est pas celle qui dit : « Seigneur, tu vois le très grand besoin, si c'est ta volonté, pourrais-tu faire quelque chose s'il te plait,
s'il te plait Seigneur. » Au contraire l'onction de l'Esprit est libérée avec l'autorité du nom de Jésus et la foi qui s'attend à une démonstration surnaturelle immédiate. Face à un inconverti,
rappelons-nous que nous avons reçu le même Saint-Esprit que les premiers chrétiens. Quand un besoin prédomine sur son état d'esprit et sur sa capacité à répondre à l'évangile, une manifestation
de Dieu pourrait ouvrir le cœur au salut. Les véritables signes sont à la portée de tout chrétien qui veut agir avec l'Esprit, pour toucher la vie de cette personne,
III. Prendre la situation en main.
Il y a la troisième responsabilité du chrétien dans les conversions puissantes: celle de prendre la situation en main. Que cela signifie-t-il ? Dans le cas du geôlier rappelons-nous les faits ;
Silas et Paul en prison chantent et prient. Le geôlier s'endort. La prison tremble, les portes s'ouvrent, le geôlier se réveille et est sur le point de se suicider. L'œuvre de puissance s'est
produite, mais pour l'instant cela n'a pas encore assuré la conversion du geôlier, bien au contraire. il est sur le point d'aller en enfer. Maintenant Paul doit passer à l'action pour gagner son
âme de la même façon que Jésus a cherché l'aveugle après sa guérison pour qu'il vienne à la foi. Ce qu'il est audacieux notre apôtre Paul ! Non seulement il ne s’est pas évadé, mais maintenant il
devient patron de la prison. Il est porte-paroles de tous les autres prisonniers. Le geôlier tout tremblant le fait sortir et Paul effectue une petite visite pastorale chez lui. il se fait
soigner et c’est le geôlier qui le fait manger à sa table. Une fois que toute la famille est gagnée au Seigneur et qu'il en est bien assuré, Paul retourne à la prison alors qu'il était libre,
mais il réclamait une libération publique par les autorités. Vous pouvez lire pour vous-même la suite. il ne suffisait pas de vivre l'expérience de puissance. Il fallait exploiter son potentiel
pour la vie des inconvertis et de ceux qui ont besoin d’un miracle et pour le royaume de Dieu. La capacité de réagir, de prendre des initiatives, de s'imposer dans une situation, de la conduire
jusqu'à la conversion, voilà le rôle du chrétien qui veut collaborer avec le Saint-Esprit. Combien de fois la timidité nous a freinés pour tenter un exploit. Combien de fois une personne
avait-elle besoin d'être prise en charge pour l'amener à Jésus et nous n'avons pas osé ? Que nous le voulions ou non, la question de notre timidité aura des conséquences spirituelles majeures
pour ceux qui nous entourent. C’est vrai, Dieu a créé des Personnes calmes, mais jamais des timides.
CONCLUSION.
J'aimerais faire 4 remarques importantes presque sans commentaires.
1. La puissance de Dieu est avant tout pour les inconvertis et pour leur découverte du salut. Ceci n'enlève rien à tout ce que le Saint-Esprit peut faire dans la vie d'un chrétien. Cependant,
c'est souvent plus facile de s'attendre aux manifestations de l'Esprit pour les croyants que pour ceux qui ne sont pas du tout «initiés».
2. La puissance de Dieu ne se manifeste pas simplement, parce qu'il y a un besoin. Même au temps de Jésus, seulement ceux qui se tournaient vers lui, et ceux que Jésus avait librement approchés
étaient guéris et délivrés. Le démoniaque gadaréen, malgré son état pitoyable, s'est approché de Jésus. C'est une des raisons de l'intervention de Dieu en sa faveur.
3. La guérison ne peut pas être présentée comme assurée pour chacun. Nous avons les merveilleuses promesses de la Parole de Dieu, mais nous avons également un pourcentage trop important de
malades qui ne sont pas guéris surnaturellement. Evitons le piège du raisonnement occidental qui veut tout expliquer, mais qui n'est pas, capable de « produire » une solution.
4. L'inconverti, ou celui qui s’approche de Dieu est souvent très sensible à la présence de Dieu et à la puissance de l'Esprit qui vient sur lui. Laissons le goûter la réalité de Dieu.
LE SECRET : Apprendre à communiquer l'onction du Saint-Esprit à celui qui en a besoin et à exploiter le potentiel de ce que Dieu fait dans sa vie pour l'amener à la conversion.