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Origine de noël 4/4

22 Décembre 2013 , Rédigé par Pasteur Robin Reeve Publié dans #Théologie

En ce « quatrième dimanche de l’avent », nous arrivons au terme de notre étude sur les origines de Noël. En contre-point de notre étude, je vous livre une publication de mon collègue Robin Reeve, de la Faculté de Théologie de Vaux-sur-Seine

Pasteur Robin Reeve, Église Évangélique de Lausanne.

Pasteur Robin Reeve, Église Évangélique de Lausanne.

NOËL, POUR QUE LA LUMIÈRE SOIT !

« Noël » est un terme unique au français. Les anglophones – quand l’idéologie hideuse du « politiquement correct » ne leur fait pas dire « Happy Holiday ! » (Bonnes vacances) – parlent de « Christmas », c’est-à-dire de la « Messe du Christ ». L’allemand « Weihnachten » semble venir d’un ancien terme « weih », qui signifierait « saint » et qui désignerait la « nuit sainte ». Mais Noël a des origines inconnues. Il apparaît au 12e siècle (sous la forme « naël »). Certains pensent que ce serait une déformation du latin « natalis », en lien avec la naissance.

Toutefois, il ne s’agirait pas de la naissance de Jésus, mais du retour du soleil après le solstice d’hiver : la date de la fête chrétienne a été opportunément placée sur celle qui célébrait le Soleil Invaincu. Pour cela, certains pensent que le terme est dérivé du grec « noïos helios » ou du gaulois « noïo hel » qui – étrange coïncidence ! – signifient tous deux « nouveau soleil »… Le culte au Soleil Invaincu (Sol Invictus) avait été établi au 3e siècle comme religion d’État par l’empereur Aurélien, s’inspirant du culte d’Apollon et de Mithra, dans le but de rassembler l’ensemble des sujets de l’Empire autour d’une croyance commune. Trente ans après sa mort, c’est Constantin qui devint empereur, fervent adorateur de Sol Invictus, qui fera du dimanche le « Jour du Soleil » (d’où l’anglais « Sunday » et l’allemand « Sonntag »). Quand, plus tard, cet empereur se convertit et que, progressivement, la foi chrétienne passera de croyance tolérée au statut de religion d’État obligatoire et persécutrice, c’est la naissance du Christ qui sera célébrée en lieu et place de celle du soleil.

Ces faits offusquent certains croyants, qui voient là une corruption de la foi chrétienne par le paganisme passé. Ils peuvent aller jusqu’à refuser de fêter Noël pour cette raison. Il est vrai que personne ne connaît avec certitude le moment de l’année où Jésus serait né. Plusieurs théories contradictoires existent : il serait né à la fin de l’été ou alors au printemps ou malgré tout au début de l’hiver… Il est aussi vrai que les premiers chrétiens ne célébraient pas Noël – c’est la fête de Pâques qui est la plus ancienne, car elle rappelle la mort et la résurrection du Christ.

L’antiquité païenne vivait dans les regrets d’un Âge d’Or passé et dans l’angoisse de ne pas revoir le soleil se lever : le message de l’Évangile n’est-il pas justement une réponse à cette tristesse et à cette peur ? Placer le rappel que « la lumière a lui dans l’obscurité » (Jean 1.5) au plus sombre de l’année de notre Hémisphère Nord n’est-il pas justement une victoire annoncée du Christ sur les faux dieux ? C’est avoir plus peur des anciennes religions que de la puissance de l’Évangile que croire que celui-ci puisse être corrompu par elles ! De même, les anciennes églises ont été construites sur de précédents lieux de culte païens pour proclamer combien Jésus apporte l’espérance au contraire de ces croyances (n’oublions pas que le druidisme impliquait les sacrifices humains).

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