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Le Cantique des Cantiques

6 Mai 2009 , Rédigé par Pasteur Christophe Deville Publié dans #Bible

Le livre du cantique des cantiques est certainement un livre qui ne nous laisse pas indifférent. Rien que la littérature rabbinique recense  49 commentaires sur ce livre biblique, dont celui du célèbre rabbin  יצחקי שלמה רבי, plus connu sous surnom de « RACHI » (Rabbi CHlomo, Isaaci : Rabbi Salomon, fils d’Isaac).

 

Au delà de la lecture allégorique, le cantique des cantiques peu troubler les croyants (juifs comme chrétiens), puisqu’il s’agit d’un langage érotique. Certes, des commentateurs ont tenté d’y voir une interprétation symbolique de la relation entre Dieu et son peuple, voire entre Dieu et l’humanité. Certains y ont vu un hymne à la nature, mais néanmoins, la lecture au premier degré ne peut être écartée.

 

Il convient donc de le recevoir aussi dans son sens premier, au risque d’être surpris. Peut-être cela nous permet de changer l'idée que nous nous faisons de Dieu et de la sexualité.

En effet, le cantique des cantiques, hymne à l’amour et à la sexualité parle de la relation passionnelle entre un homme et une femme. En lisant le texte, nous découvrons qu’il ne s’agit pas d’un couple marié, mais de jeunes qui découvrent, sans aucune honte, la ferveur sexuelle. L’auteur du cantique ne donne pas de commentaire positif ou négatif. L’enseignement du Cantique des cantiques ne présente pas non plus la sexualité comme un moyen de procréation, mais célèbre la sexualité pour son plaisir en tant que tel. De quoi changer notre conception !

 

Quelques remarques sur le texte :

Il s’agit d’un amour EXCLUSIF :

2:16 « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ».

6:3 « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ».

 

Cependant, la structure du livre présente des groupes de personnes qui montrent bien qu’au-delà de cette passion, les deux jeunes ne sont pas tout seul au monde, mais que leur union s’inscrit dans un vivre ensemble sociologique et un rapport aux autres :

1. Les gardes, qui sont insensibles à la passion des deux jeunes, peuvent représenter l’opinion publique et l’insensibilité virile et mathématique.

2. Il existe d’autres intervenants, comme le chœur des villageois, mais notre attention se porte, à la fin du texte, sur les frères de la Sulamith : le prétendant doit rendre compte aux frères de la jeune fille. Ils protègent et défendent son honneur, ce qui n’est pas sans nous rappeler les histoires contemporaines dans les rapports humains, exprimé par la littérature ou le cinéma (pensez à West Side Story) !

 

Chaque chapitre apporte son lot de sensualité comme nous pouvons le lire :

1:16 « Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable! Notre lit, c'est la verdure ». Ce verset présente une sexualité de jeunes qui cherchent un lieu pour leurs ébats ;

2:3 « son fruit est doux à mon palais ». On peut s’interroger pour savoir de quoi parle la jeune fille !

3:1 « Sur ma couche, pendant les nuits, J'ai cherché celui que mon cœur aime; Je l'ai cherché et je ne l'ai pas trouvé... ». Ce verset présente le fantasme de la jeune fille de se trouver auprès de son bien-aimé.

4:5  « Tes deux seins sont comme deux petits, Jumeaux d'une gazelle ». Le jeune homme n’est pas insensible aux charmes de la jeune fille.

Le chapitre 5 présente le cauchemar du rendez-vous manqué : Le Jeune Homme désire ardemment que la Jeune Fille lui ouvre la « Porte ». Celle-ci refuse, puis au moment ou elle accepte, le Jeune Homme avait déjà tourné le dos.

7:2 « Ton ventre est une coupe arrondie, Où le vin parfumé ne manque pas ». Le mot traduit par « ventre, sein, ou nombril », selon les traductions, savoir « shorer » en hébreux, ne désigne rien d’autre, ici, que le vagin de la femme que le jeune homme désire gouter de sa bouche.   


Enfin concluons par le chapitre 8:7, qui résume le cantique : « Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas; Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l'amour, On ne ferait que le mépriser ».

Loin de devoir être étouffé, le désir amoureux peut être vu comme une réserve d’énergie qui, cependant, nécessite d’être canalisée et entourée, comme la famille de la jeune fille l’entourait afin que tout ce passe pour le mieux.
Si tu aimes, si tu as aimé et que tu ressents le poids de la société, saches que Dieu désire le meilleur pour toi : Abandonne-toi entre ses mains, et il ouvrira un chemin afin que la passion sensuelle et sentimentale décrite dans le livre du Cantique, soit aussi ton lot.

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