Copenhague 2009 Bible et écologie
Aujourd’hui à Copenhague, près de 192 pays se sont réunis pour tenter de résoudre les difficultés que notre planète rencontre au regard du réchauffement planétaire. Comment le Chrétien, ou le croyant peut-il rester indifférent face à de tels enjeux ? N’est-il pas concerné, ou au contraire, est-il appelé à porter haut le drapeau de l’écologie ?
En juillet 1989, se tenait à Manille, un congrès rassemblant près de 3000 participants d'environ 170 pays qui a débouché sur ce qu’on a communément appelé « le Manifeste de Manille » (ou Lausanne II). En effet, ce congrès faisait suite à la « déclaration de Lausanne » qui s’était déroulée une quinzaine d’années auparavant. À l’époque, cette déclaration, fut la cible de certains écologistes qui y voyaient une oppression de la nature par la religion. Le manifeste traite certes de sujets sociétaux comme : « Évangile et culture », « évangélisation et responsabilité sociale », « la ville » ; mais pas de l’écologie. La lecture simple de la Bible pourrait en effet faire penser que le chrétien ne se préoccupe pas de ces choses. Surtout si on interprète le premier chapitre de la Genèse dans lequel il est demandé à Adam de « dominer » sur toute la création (Genèse 1:28). Quelle est donc cette domination ? Il est compréhensible, au regard des agissements des nations dites « chrétiennes » que certains les courants écologistes avaient de quoi être préoccupés par des pratiques qui pouvaient ne pas respecter l’environnement dans lequel chaque être humain vit. Le monde chrétien a donc fait appel à un éminent spécialiste en la personne du professeur Henri Blocher, Docteur en Théologie, qui s’est notamment distingué par la rédaction de l’ouvrage « Révélation des Origines ». Ce livre, traduit dans de nombreuses langues, traite des premiers chapitres de la Genèse. Ce sur quoi, ce passage qui parle de la domination de l’homme sur la nature a été expliqué. En effet, Lorsque Dieu demande à l’homme de dominer sur la nature, ce n’est pas dans le but d’une exploitation inconsidérée et frénétique, mais plutôt dans le sens qu’il a la responsabilité de l’organiser, de le garder : de le préserver (c’est le sens du verbe hébreu Chomèr שמר = Garder, Veiller sur). Dans ce sens, l’engagement du chrétien pour un développement durable et une écologie participative est décisif.
Néanmoins, ce qui résulte de ces textes, c’est qu’il serait inapproprié de laisser la nature faire, comme c’est communément l’idée chez certains défendeurs de la nature. L’homme a un mandat sur la nature. Ce mandat doit être bienveillant. Ce n’est pas « mère nature », ou « Gaïa » qui a privilège sur l’homme, mais l’homme qui se doit d’intervenir sur son environnement.
Dans ce sens, ne cédons pas à la tentation d’élever l’écologie ou au détriment de l’organisation humaine. Rappelons-nous que si le livre de la Genèse place l’Homme dans un jardin d’Éden, le livre de l’apocalypse, quant à lui ne le rétablit pas dans la nature, mais le situe au sein d’une ville ; ce qui n’est pas un hasard.
Pour plus d’informations, le lecteur pourra se référer à trois sources :
· Calvin B. DEWIT, L’environnement et le chrétien, Ed. La clairière, 1995, 158 p.
· Frédéric BAUDIN, BIBLE ET ÉCOLOGIE, Protection de l’environnement et responsabilité chrétienne, Revue Réformée N° 232, 2005/2, MARS 2005 – TOME LVI.
· Jochum DOUMA, Bible et écologie, Aix-en-Provence, Ed. Kerygma, 1991.