Homéopathie ou « Allelothérapie » ?
Plusieurs croyants viennent me voir en me posant la question de savoir s’ils ont « le droit » d’utiliser l’Homéopathie. La Foi n’est cependant pas une question de devoir ou d’interdit. Je constate donc qu’il est important de préciser ce qu’est l’Homéopathie et, qu’en fonction de ces éléments, chacun pourra faire un meilleur choix.
Tout d’abord, que signifie « Homéopathie » ?
« Homéopathie » vient d’un terme grec «homoion» (semblable) et «pathos» (maladie). L’idée n’est pas nouvelle. L’homéopathie repose sur 2 principaux fondements.
1/ le « Principe de Similitude » (similia similibus curentur). Ce principe repose sur l’idée selon laquelle « le semblable guérit le semblable ». C’est un principe philosophique et spirituel qu’Hippocrate, Paracelse (qu’on retrouve aussi dans le bouddhisme tibétain) défendait déjà, en leur époque respective. Il s’agit de développer l’idée que les maladies pouvaient être guéries par les substances, diluées, qui les avaient générées, en retournant à la source « première ». En résumé, c’est la pratique du inversée vaccin : dans le vaccin, on injecte au patient une petite dose de la maladie afin que celui si puisse développer ses défenses de façon naturelle. Pour l’homéopathie, on suppose que ces maladies (qui ne sont pas normales, dans l’ordre absolu des choses), sont issues d’une réalité ancestrale. Et en trouvant la souche source (par la dissolution ; on le verra dans notre point 2/) on obtient une substance pure capable de « curer » de la maladie.
2/ le principe de « la dilution infinitésimale ». Si le principe de similitude est le noyau dur de l’Homéopathie, le concept de dilution infinitésimale en est son corollaire indispensable.
Le docteur Hahnemann est le fondateur de l’Homéopathie. Dans son livre «Organon der Heilkunde», il affirme qu’ « à partir du moment on réduit la matière à sa substance intrinsèque et pure, c’est là qu’elle présente tout son potentiel spirituel». Ce qu’il faut bien comprendre ici, c’est qu’il faut adhérer à l’idée selon laquelle l’énergie pure précède notre monde matériel et en est à l’origine. Un chrétien n’est pas forcément opposé à ce principe. Le souci est que Hahnemann affirmait sa théorie sur des bases qu’il empruntait à Mesmer, un de ses amis (Mesmer, le père du magnétisme [pendule, monde astral, radiesthésie, etc..]). Pour Hahnemann, la dilution « dynamiserait » le médicament tout en lui conférant un pouvoir spirituel, ce qui repose sur des conceptions proche de la magie. Hahnemann affirme que : «Les dynamisations homéopathiques sont de véritables stimulateurs des propriétés médicinales cachées dans les corps naturels (...) qui peuvent ainsi agir sur notre esprit et notre vie...»
3/ Pour ou contre ?
Dans un premier temps, ce n’est pas parce qu’une chose est invisible qu’elle n’existe pas : pensez à l’électricité ! L’opposition scientifique est donc insuffisante pour démontrer l’inefficacité de l’Homéopathie. D’ailleurs, Hahnemann lui-même affirme que ses produits n’avaient pas un effet «chimique» mais «dynamique», et que ´diverses forces particulières’ (et on est en droit de s’interroger sur quelles sont ces forces) agissaient sur les « médicaments ». Aussi, ce qui me gène, c’est d’élever cette découverte en dogme : de systématiser les découvertes (d’ailleurs, il existe plusieurs écoles d’homéopathie qui s’opposent entre elles : les unicistes et les homéothérapeutes, par exemple). Mais la question fondamentale ici est de savoir quelles sont les conceptions et réalités spirituelles qui se cachent derrière cette systématisation ? En effet, à partir du moment où dans certains cas, on fait appel à des « magnétiseurs », pour accroitre la source spirituelle guérissant des pilules qu’on absorbe, quant bien même il n’y aurait aucune réalité : faire appel à la force du cosmos (et quelle est-elle ? Force cosmique ou démoniaque ?) pour qu’elle intervienne dans mon corps me paraît inacceptable. Nous pouvons penser ici aux viandes sacrifiées aux idoles : l’apôtre Paul nous dit : « mangez de tout ce qui se trouve sur le marché, sans vous poser de question ; par contre, si on vous offre un repas en l’honneur d’une divinité, refusez-la » ; non qu’elle est mauvaise, mais dans la mesure ou elle représente quelque chose. C’est le même interdit qu’on retrouve dans le judaïsme en ce qui concerne l’interdiction de manger de la viande avec du lait.
Qu’est-ce qui se cache, finalement, derrière les préparations homéopathiques ? Pour Hahnemann les maladies sont des «dysfonctionnements de la dynamique de l’esprit humain». Sa théorie de l’effet des médicaments dilués (la «dynamisation ») est tout à fait dans la ligne de la conception spirite: «Les substances se réduisent ainsi à leur nature la plus pure, qui est spirituelle... »
4/ Qu’en est-il des laboratoires ?
En consultant leurs sites internet, les laboratoires de produits d’homéopathie restent très discrets sur leur fabrication. Aussi, la plupart des patients ne sont pas en mesure de savoir si les médicaments ont été fabriqués de manière douteuse ou scientifique. Nous sommes simplement informés que « Les matières premières utilisées en conformité avec la réglementation pharmaceutique actuelle et la tradition homéopathique. La prudence s’impose donc...