La Toussaint
En ces 31 octobre, 1er et 2 novembre, nos amis Catholiques et Orthodoxes vont célébrer La Toussaint.
Cette célébration n’a pas le même sens pour tous. Cette période festive suscite néanmoins des questions et des interrogations. Loin de répondre de façon exhaustive, nous tâcherons, cependant d'aborder 3 aspects qui doivent être présents à notre esprit.
1/ Une fête de Prière pour les morts.
Pour le protestant, attaché à la doctrine Biblique du salut par Grâce, la prière en faveur des morts n’a pas sa place. En effet, aucune base biblique ne soutien cette doctrine. Certes, nos amis Catholiques ont tenté de faire intervenir un texte deutérocanonique (intégré au canon en 1565, lors du Concile de Trente, en Italie), présent dans le deuxième livre des Maccabées, [12:45]), dans lequel les juifs sont invités à intercéder en faveurs des soldats tombés au combat. Une exégèse de ce texte, replacé dans le contexte historique, ne permet pas aisément de défendre cette idée soutenue dans le catholicisme. La Bible est claire lorsqu’elle affirme qu’Il est réservé à l'homme de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement" (Hébreux 9:27)
Le syncrétisme a permis qu’au fil des siècles, des coutumes païennes soient reprises dans le catholicisme. Mais qu’en est-il vraiment ?
2/ La fête d’Halloween.
C’est au IXème siècle après Jésus-Christ que la Toussaint est instaurée en tant que fête Catholique, adossée à la fête druidique d’Halloween. Si la Toussaint est perçue comme une période d’intercession en faveur des morts, à l’inverse, la fête d’Halloween, quant à elle, était plus une invitation faite aux être de « l’autre monde » à entrer dans le nôtre : un libre cours à la nécromancie, à l'invocation des esprits des défunts ! Le catholicisme a repris l’idée en invitant les croyants à solliciter la prière des morts en faveur des vivants. Nous sommes bien placés devant une communication à double sens.
Ce qui est paradoxal, c’est qu’avec le retour aux racines identitaires des peuples minoritaires celtiques, le catholicisme a vivement critiqué la résurgence de la fête d’Halloween, alors que la fête de la Toussaint en tire toute son inspiration. Certes, il est possible de reprocher à cette fête d'Halloween qu'elle revêt un sens commercial, mais n’en est-il pas de même pour la fête de Noël, pour laquelle le catholicisme n'apporte qu'une contestation modérée, et pour cause ! Aussi, et dans ce sens, pourquoi le commerce de bougies (remarquer qu’on peut toujours donner une interprétation à toutes choses…), n’est-il pas dénoncé avec autant de véhémence ?
3) Le souvenir des morts.
Enfin, un point sur lequel nous pouvons nous accorder avec le catholicisme : Le souvenir des morts. Il est appréciable, d’un point de vu culturel, qu’un temps fort du calendrier soit retenu pour se souvenir des êtres chers disparus. Leur existence, leurs actions, leurs enseignements sont tout autant de richesses à imputer au patrimoine de l’humanité. Un devoir de mémoire s’impose à nous. Cet acte personnel et collectif devrait cependant revêtir un caractère beaucoup plus culturel et citoyen que le simple fait de se retrouver en famille dans un pieux recueillement : si nous sommes les enfants de nos parents, il n’en demeure pas moins vrai que nous sommes aussi les parents de nos enfants et qu’à ce titre une responsabilité nous incombe, celle de la transmission d’un héritage lié à nos valeurs éthiques et communautaires.
Enfin, et pour conclure, que ce temps du calendrier soit l’occasion pour chacun de faire le point sur ce qu’il a réalisé et du temps qu’il lui reste pour accomplir la volonté de Dieu dans sa vie, au regard de ce que nous dit le prophète Jérémie (29:11) :
Je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance.