Un Pape Jésuite
Il est important de lire entre les lignes. Derrière une apparente modernité, le nouveau Pape s’inscrit dans la profonde lignée Jésuite rigide qui a pour but la forte opposition contre la Réforme Protestante Évangélique. On parle à juste titre de contre-réforme. L’un des outils d'Ignace de Loyola était « l’évangélisation conceptuelle » : il s’agit d’infiltrer tous les milieux influents : Politiques, Religieux et Économiques, afin de faire prévaloir la suprématie Jésuite. Cette pratique pourrait être apparentée aux méthodes utilisées par les Sociétés Secrètes Gnostiques. L’Église Catholique n’est ainsi pas épargnée par cette infiltration.
Le mouvement religieux de Saint-François d’Assises (duquel le nouveau Pape tire son nom), alors qu’il s’opposait au dogme catholique a été soutenu par l’Église Romaine car il s'opposait au mouvement des Cathares. En effet, les Cathares, aux 13 et 14ème siècles prêchaient qu’il n’y a pas de purgatoire, que ce n’était pas le baptême qui sauve, mais la grâce de Dieu en vertu du Baptême dans le Saint-Esprit (appelé « consolamentum »). Il faut dire aussi que les Cathares ne reconnaissaient pas le mariage comme sacrement et avaient des femmes qui dirigeaient des communautés. On leur doit aussi la première publication en langue « populaire » française des écritures (l’évangile selon Jean).
La réponse catholique n’a pas tardée à se faire entendre : en deux siècles, près d’1,2 millions de Cathares furent exterminés dans le sud de la France, en Espagne et en Italie. C’est ce génocide qui a permis l’émergence des grandes cités du Nord (Lyon et surtout Paris) au détriment des Régions du sud (Albi, Montpellier, Nîmes, Marseille, Toulouse). Cela représentait près de 2,7% de la population européenne de l’époque (45 millions d’H. en 1450). À titre de comparaison, le génocide juif a fait près de 6 millions de victimes pour une population européenne de 457 millions d’H. (soit 1,1%).
Je relève deux éléments qui appuient cette stratégie du nouveau Pape.
Premièrement, lorsqu’il s’écrit « vous êtes allez chercher un Pape au bout (à la fin) du monde. Certes, il projette l’église dans un paradigme eschatologique, mais aussi, il inscrit bien sa mission dans la vision centralisatrice et dominatrice. Alors qu’il vient du continent sud-américain, il se définit lui-même comme « éloigné du centre qu’est Rome ». J’explique : Lorsque Christophe Colomb se rend sur le continent américain, on entend dire qu’il « découvre » le nouveau monde. C’est une vision centrée sur soi. En effet, les amérindiens pouvaient tout aussi dire qu’ils découvraient une autre civilisation. Mais on nous rapporte toujours que la découverte ne se fait que dans un seul sens : « L’Europe découvre l’Amérique ». Aujourd’hui encore, en désignant par exemple les départements d’outre-mer, on parle de régions « Ultrapériphériques », comme si le centre du monde était à Paris. À l’époque de Jésus aussi, Jérusalem n’était qu’une petite bourgade éloignée de Rome, mais c’est là, sur le chemin de souffrance, à Jérusalem, que s’est joué le destin de l’humanité.
En second, si on peut saluer qu’il commence son pontificat en prière. Mais à y regarder de plus près, on constate qu’il veille cependant à s’inscrire dans la lignée mariolâtre en adressant ses prières à la Reine du Ciel. En cela, il réaffirme la vocation d’Ignace de Loyola qui a comme volonté ultime d’exterminer la voie de la Réforme en instituant une pensée unique. Derrière les apparences de piété du Pape, les bases profondes du catholicisme demeurent plus que jamais ancrées dans la pure tradition jésuite.