Thèse 17 - Les 95 Thèses de Martin Luther
INTRODUCTION.
La Thèse 17 débute par le même terme que l'on retrouve dans la Thèse 16. Par ce procédé, Luther annonce qu'il entre dans une démonstration (sur le modèle de la diatribe cynico-stoïcienne - c'est la même forme que l'apôtre Paul utilise dans ses argumentaires) qui se poursuivra dans les thèses 18, 19 et 20. Luther veut démontrer quelque chose, mais il lui faut procéder par étapes. Dans la thèse 17, il commence par "Il semble" (c'est en effet comme cela qu'il avait aussi débuté la précédente thèse). Il va poursuivre par "il ne parait pas" (Thèse 18), puis "il n'est pas prouvé" (Thèse 19) et enfin "Donc" (Thèse 20). Cette approche mérite donc qu'on s'y arrête.
THÈSE 17 : « Il semble que chez les âmes du purgatoire, l'Amour doive grandir à mesure que l'horreur diminue ».
COMMENTAIRE :
Cette déclaration ("dans le purgatoire, l'amour grandit et l'horreur diminue"), Luther la trouve sous les ospices du Concile de Florence (1439), lors duquel, sous la mandature politique d'Amédée VIII de Savoie, l'idée du Purgatoire est adoptée. C'est à cette période que l'Église s'est laissée corompre par les pseudo-intellectuels de la noblesse en acceptant la doctrine non-biblique du purgatoire. En effet, l'Église ne crache pas dans la soupe. Tant qu'il y a des monarques, prêts à la soutenir dans son action (les croisades par exemple) elle va accepter d'entrer dans le compromis en validant des doctrines qui sont douteuses.
Cette période de l'Histoire de l'Église est intéressante car les religieux entre-eux se sont lancés des anathèmes. Ils s'excomunient les uns les autres et se placent sous la coupe des cité-états qui financent certains programmes culturels de l'Église. Je définirai cette période par la compromission contre laquelle nous devons lutter.